Je suis profondément atteint par ces vociférations incessantes qui blessent profondément les Arabes et les Juifs… Est-ce que les massacres perpétrés par le Hamas relèvent du terrorisme ? Est-ce que l’Etat d’Israël commet un génocide ? Comment oser se battre jusqu’à l’injure à longueur d’antenne et de repas arrosés sur ces questions, alors que la seule qui vaille est de savoir comment ces différents massacres peuvent ne plus jamais se reproduire…
Et la seule réponse est la création d’un État palestinien.
Je ne peux plus supporter physiquement cet état des choses…
« Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand….
Cette phrase de Missak Manouchian, face à la mort, devant les fusils allemands qui allaient l’assassiner, a structuré toute ma conception du monde. Elle guide mes pas depuis que je l’ai découverte dans les années 60.
En effet, imaginez un petit garçon dans ces années-là… son père est Arménien, sa mère Allemande… Dans la cour de l’école, lors de querelles futiles, certains gosses le traitent de « sale fritz »…
Dans ces temps-là, on entend plutôt « sale arabe », guerre d’Algérie oblige…
Dans les années 20, on avait entendu « sale arménien »…
« Sale boche, sale schleu »…
J’ai été profondément blessé par ces injures racistes… J’allais à Düsseldorf tous les étés. J’aimais mes oncles, tantes et cousins… ma mère bien sûr. Mes oncles avaient été enrôlés de force dans la Wehrmacht… deux d’entre eux avaient péri. Ils n’étaient pas nazis… J’éprouvais une peine que je ne pouvais que taire contre cette injustice… Je ressentais ce que toutes les victimes de tous les racismes ressentent… J’étais humilié et offensé à cause de crimes que ni ma famille ni moi n’avions commis… Je me demandais si cette méchanceté, cette bêtise, n’étaient pas des traits permanents de toute société.
La proclamation de Manouchian m’a appris alors que la seule manière de vivre était de croire en l’humanité même lorsqu’on a toutes les raisons d’en douter… Manouchian m’a appris que, face à la pire des monstruosités, il faut tourner son regard vers les « justes ». Ceux qui jugent les hommes sur ce qu’ils font et jamais sur ce qu’ils sont, qu’il fallait condamner les nazis et pas les Allemands, comme aujourd’hui je condamne le Hamas et pas les Palestiniens, le gouvernement israélien et pas les Juifs.
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